Chapitre 3. On attaque la deuxième année!

Alors, quoi de neuf?
Et bien d'abord, notre quota : un de moins, deux de plus... Ça fait sept occupants... On a rajouté un lit...

Les nouveaux?
Oh, pas si nouveaux que ça! Lilith a eu son bac, et comme elle ne quitte plus Alexandre... Nous avons hérité d'un petit couple... Précoce, le pt'it Gothik : 17 ans à peine... Et il a lorgné la chambre avec un lit double...
Oui, je ne vous ai pas expliqué notre organisation : une chambre a un lit double, qu'Angela et moi partagions. Ne vous faites pas des idées, hein! Les filles, c'est pas mon truc, donc, partage en tout bien tout honneur!
Bon, revenons à nos moutons : les chambres. Et ben, c'est simple deux lits simples dans chacune des deux autres... Plus un rajouté... Z'avez pas suivi??? Le problème c'est qu'il n'y a qu'un seul lit double... Ah, ça y est?

J'ai trouvé la solution...

Puisqu'Angela n'en voulait plus, moi je me le suis pris l'ami Georges... et nous avons occupé la chambre au lit double (hi,hi,hi!...). Plus de discussion possible : les anciens avaient quand même priorité sur les bizus!

Faut que je vous avoue que les trois garçons restant me draguaient ferme, et que je ne pouvais quand même pas les prendre tous les trois ensemble... Oh, moi, ça ne m'aurait pas vraiment gêné! Je les aime tous les trois pareils!
Ah, vous trouvez que Don a déteint sur moi? Ben, peut-être... J'allais quand même pas rester chaste et pure sous prétexte qu'il était parti au diable! Il n'y a rien d'autre entre nous qu'une belle amitié, et des moments de plaisir physique (qui me manquent terriblement...).
J'avoue que depuis que j'ai découvert la chose, j'ai du mal à m'en passer... alors, avec trois beaux mecs sous la main, j'allais quand même pas faire l'impasse!

Dans le domaine des nouvelles : mon père va beaucoup mieux, je crois qu'il a passé le cap... Il revoit ses amis, notamment ce vieux Vlad, qui gâtifie de plus en plus avec son dernier-né, maintenant qu'il n'a plus les grands à la maison, il s'en occupe avec ferveur, Dina, elle,  n'est pas fâché de rester entre son mari et son fils...
Pour en revenir à papa, il m'a emmenée en croisière cet été, on a loué un bâteau et on a navigué d'île en île, c'était génial! Les gens nous regardaient d'un drôle d'oeil, et je me doutais qu'ils se demandaient si j'étais sa petite amie... ils devaient penser qu'il exagérait et qu'il les choisissait bien jeunes! Papa, lui, en était presque gêné, et remettait vite les pendules à l'heure, dès qu'il en avait l'occasion, tandis que moi, au contraire, je m'amusais à entretenir l'ambiguïté (ben, non, j'ai pas changé, je suis toujours prête à attiser le feu, c'est rigolo!...).

Sinon, quoi d'autre?... Ah, j'ai changé de coiffure : je me suis fait couper les tifs... Vous aimez ma nouvelle tête?

Juste avant la rentrée, j'avais fait un saut chez Nina, et qui j'y ai trouvé? Édouard Plènozas, le petit copain de ma mère (ou dois-je dire, comme dans les romans d'autrefois : l'amant de ma mère?...), sur le coup, j'étais pas trop contente, et j'ai failli repartir aussi sec, mais Nina m'a regardé d'une drôle de façon, et a insisté pour que je dîne avec eux.

On a bavardé de tout et de rien... surtout de rien, c'est-à-dire qu'il n'a pas dit un mot sur maman, et moi non plus. Il a l'air de ne s'intéresser qu'à un seul truc : ses affaires. Il possède plusieurs magasins à Rivazur, et d'après ce que je sais, il est vachement friqué.

Bon, je vais pas jouer les grands-mères-la-pudeur, mais faut pas me prendre pour une idiote!...
Le Édouard, là, il a quand même une façon très ...intime de dire au revoir à Nina, et elle, elle n'a pas l'air de trouver ça trop...

Vous me direz que les amours de ma mère, ce n'est pas mes oignons, et que si quelqu'un lui rend la monnaie de sa pièce, elle ne l'aura pas volé, quelque part... Je suis d'accord avec vous, et ce n'est pas ça qui me chiffonne. Ce que je n'apprécie pas, c'est le silence de Nina, elle me prend pour une bille, ou quoi?

J'avoue que je l'ai quitté un peu froidement ce jour-là; même si j'ai senti quelque chose de triste dans son regard.

Y'a plus d'jeunesse!...
Alexandre est complètement gaga de Lilith, d'après Angela c'est elle qui lui a donné son premier baiser, il y a un ou deux ans, et depuis, il ne voit plus que par elle! Faut reconnaître qu'avec sa propension à passer son temps sur les équations mathématiques, il n'a guère eu le temps de chercher ailleurs... Et Lilith? Ben, Lilith, elle le trouve trognon, et c'est vrai que ça fait toujours plaisir d'avoir un admirateur aussi...admiratif!...

Enfin, bref, ils ont exigé d'avoir leur chambre... et leur lit... Alors on a investit : on a revendu deux lits une place, et on a acheté un second lit double...
Du coup, Angela se retrouve dans la chambre avec les deux autres garçons, Bruno et Dirk... Bon, on se fout du qu'en-dira-t-on, et puis, comme elle le dit elle-même :
"Oh, ils vont pas me violer, hein..."

Au fait, je vous ai pas dit... Avec Georges, ce n'est pas si mal que ça... C'est sûr que ça ne vaut pas Don, mais on fait avec ce qu'on a, hein!...
Après ce que m'avait dit Angela, j'étais un peu inquiète, mais, quand même, ce n'est pas la bérézina... Elle est vraiment mauvaise langue! Je l'aime bien, mais elle est comme ça, on n'y peut rien : il faut toujours qu'elle ragotte, et de préférence en mal...

Mais oui, bien sûr que je bosse!...Aussi... Je veux les réussir, mes études.
Cette seconde année s'annonce coriace, j'ai des profs terriblement exigeants, mais on a de bonnes cartes...

À la fin du premier semestre, on a fait installer une piscine (aux frais exclusifs d'Alex... C'est bien d'avoir un gosse de riche avec soi...), et moi, j'ai amadoué ainsi mes profs principaux, dans le genre :
" Oh, avec cette chaleur, monsieur X ou madame Y, c'est bien plus agréable que la piscine du centre, on n'est pas bousculé... Mais si, mais si, venez quand vous voudrez...Ça fera plaisir à tout le monde!"

Emballé, le prof! Par dessus ça, une petite partie d'échec (je le laisse gagner...), on discute des exams, des cours, des projets... Ils sont toujours ravis quand on leur demande des conseils...
Je les ai tous mis dans ma poche... Surtout les hommes... Et, ça sert à quoi d'avoir des atouts, si on ne s'en sert pas?
Le deuxième round (pardon, le second semestre...) est quasiment dans la poche! Yes!

Moi, l'Alexandre, je peux pas dire que je le trouve folichon... C'est sûr que j'essayerai pas de le piquer à Lilith! J'ai tenté de discuter avec lui, mais en dehors de ses études, il manque singulièrement de conversation, le ciné, il connaît pas, la musique, c'est tout juste s'il a entendu parler des mp3, le bowling, il n'y a jamais mis les pieds... Heu, bon, j'arrête là!...

Heureusement qu'il y a la piscine... Ah, et puis quand même, il est bricolo! Quand quelque chose tombe en panne, il n'y a qu'un cri :
" Alex, tu pourrais pas jeter un coup d'oeil à la douche (au lave-vaisselle, à la chasse d'eau...)?"
Faut reconnaître aussi qu'il a bon caractère : allez, ce n'est pas une trop mauvaise recrue!

Il m'est arrivé un drôle de truc, juste la veille des exams de fin d'année.
J'allais me coucher, quand une de ces filles qui portent une veste avec un écusson à l'effigie des lamas m'est tombée dessus. Elle m'a fait des signes bizarres auxquels j'ai rien compris, puis elle m'a dit que je devais la suivre, et elle m'a passée des menottes. Et j'ai dû sortir en nuisette (!) dans la rue, pour me faire jeter dans une limousine qui attendait devant la porte.
À la maison, tout le monde dormait, et j'étais tellement abasourdie, que je me suis laissée faire...

Eh bien, figurez-vous que c'était une opération de bizutage pour me faire intégrer la société secrète des Lamas Blancs!... Les membres cooptent les nouveaux selon des critères qu'ils définissent au coup par coup.
Et ça me donne quoi, me direz-vous? Ben, pas grand chose, et beaucoup, les membres se soutiennent et s'assistent entre eux tout au long de leurs études, on se réunit dans un château où il y a pas mal d'objets étranges qui réjouiraient mon scientifique de père, on a accès, par ordinateur, au fichier central de l'Université (avec tout ce que vous pouvez imaginer comme opportunités...), et on a le droit de porter l'uniforme (oui, ben, alors là, merci bien, j'ai jamais été très fana de ces trucs-là, moi...).

Enfin, malgré la nuit blanche que j'ai passée, j'ai réussi mes examens de fin de seconde année, et avec mention, s'il vous plaît!