Chapitre 2. Paul

Comme vous venez de l'entendre je suis Paul Seamus, j'ai 20 ans et je suis en dernière année à l'Académie Militaire de Simland, dans un an je choisirai mon arme et je recevrai ma première affectation. Les Seamus sont une des plus anciennes - pour ne pas dire la plus ancienne - familles de serviteurs de l'Etat, d'abord sous les rois, et maintenant sous la République. Ils ont fourni bon nombre de généraux, maréchaux, conseillers, et maintenant ministre avec mon père, sous les différents régimes. On dit de nous que nous sommes arrogants, je dirai que nous sommes fiers, et je compte bien me montrer digne de mes ancêtres.

C'est un vrai bonheur de se retrouver chez soi pour quelques jours, le confort de l'Académie est plutôt spartiate, et le billard me manquait... J'ai vraiment eu envie de rire en voyant le regard béat d'admiration de la nouvelle petite bonne! Mon père m'a dit que ce devait être la fille de Renée, la cuisinière; il ne l'avait pas remarquée, c'est vrai que lui, il fait plus attention aux domestiques un peu plus... mûres! Remarquez, même pour mes loisirs, elle est un peu jeune, et puis les amours ancillaires, ce n'est pas ma tasse de thé...

Ce soir, nous avons reçu quelques proches, mon beau-frère, Charles Puyréal, et mon futur beau-père, Francisco Santoro. Oui, c'est vrai que vous ne savez pas que j'ai une soeur aînée, Ernestine, elle a épousé il y a sept ans la banque Puyréal, enfin, le fils, qui a repris depuis les affaires familiales avec un certain succès. Les Santoro sont un peu "nouveaux riches", le vieux Francisco a sauté dans le train du progrès et profite à fond de l'industrialisation du pays, ses fabriques ne se comptent plus et ne cessent de grossir. Voyez-vous, en politique, on a toujours besoin d'argent, et père estime qu'une famille grandit par ses alliances, donc, je dois épouser Aurélia, fille et unique enfant des Santoro.

Je n'étais pas très chaud pour me marier dès ma sortie de l'Académie, j'espérais vivre un peu en célibataire mes premières années d'officier, mais mon père m'a expliqué que les prétendants à la main de l'héritière des Santoro étaient nombreux et que, même si Francisco voyait d'un très bon oeil ce projet d'union entre nos deux familles, il ne fallait jamais laisser trop mûrir une occasion, sinon, elle risquait de pourrir (hum! je crois qu'il pense en politicien, là!...). Alors, je me suis rangé à son avis, après tout, un peu plus tôt un peu plus tard...

Nos fiançailles ont été célébrées dans l'intimité, chez mes futurs beaux-parents. Aurélia a dix-sept ans, elle sort de l'institution religieuse où elle est restée pensionnaire pendant six ans, pour recevoir l'éducation de toute jeune fille de bonne famille. Elle est un peu nunuche, mais elle est en adoration devant moi - comme toutes les filles, d'ailleurs! -. Oh, je vous vois sourire! Vous ne me croyez pas? Demandez à mes camarades de l'Académie, ils vous confirmeront - avec envie - ma réputation : j'ai toutes les filles que je veux, c'est comme ça! Mais attention! Ma fiancée, pas touche avant le mariage... D'ailleurs, je ne suis pas trop tenté, là...

( parenthèse)
[ Non, mais je rêve! Il va quand même pas épouser ce laideron? Tu as vu son pif? Tu imagines un peu les moutards qui vont sortir de là???!!!...
- Euh, Jenny, s'il te plaît, tu as eu ton chapitre, maintenant c'est celui de Paul...
- Mais tu ne peux pas faire ça! J'ai encore des tas de choses à dire, moi!
- Mais ne t'inquiètes pas, je te redonnerai la parole... Euh, un peu plus tard...
- Promis, hein? Et tu ne fais pas n'importe quoi pendant ce temps?

Non, mais ce n'est vraiment pas possible! Qui c'est la narratrice, ici? C'est toujours comme ça : vous créez des Sims, vous leur donnez la vie, la parole, et pfffuit! ils vous échappent, n'en font qu'à leur tête, et cherchent même à modifier votre récit! Ah, non? ça ne vous arrive jamais à vous???]

Reprenons : suite chapitre 2. Paul
J'ai profité de ces congés pour aller rendre une petite visite à Ernestine (oui, ma soeur). Leur maison ne vaut évidemment pas Seamus Hall, mais le Manoir Puyréal est charmant, et ils ont une petite bonne rousse (elle s'appelle Sarah, je crois)... qui n'est pas désagréable à regarder!

Ernestine est mon aînée de cinq ans, je l'adore! Elle a toujours été plus maternelle avec moi que notre propre mère, très prise par sa vie mondaine. Je me souviens de l'époque où elle me faisait faire mes devoirs, et m'évitait les punitions de mon précepteur. J'ai bien regretté son mariage, qui nous a séparé - je ne suis pas sûr d'ailleurs qu'elle soit très heureuse de ce côté-là, mais n'est-ce pas le sort habituel des femmes? -, même si nous n'habitons pas très loin, notre complicité a disparu, père estimait d'ailleurs que cette affection profonde entre frère et soeur était malsaine, et je le soupçonne d'avoir marié si tôt Ernestine un peu pour ça... Mais chaque fois qu'on se revoit, on a toujours des tas de choses à se raconter et des souvenirs à échanger.

Bon, les vacances sont terminées... Retour au travail, pour tout le monde d'ailleurs, il y a une crise politique au gouvernement, mon père craint que le Premier Ministre ne soit contraint de démissionner pour une histoire de corruption (fausse, selon lui...), et que lui-même perde son portefeuille, il est parti très tôt au Ministère, et j'ai quitté la maison ce matin sans pouvoir lui dire au revoir. Quand je reviendrai, je serai officier!